|
Aujourd'hui, un petit tour sur le net nous fait découvrir des dizaines et des dizaines d'Universités Populaires sur l'ensemble du territoire. Il existe même une Association des Universités Populaires de France qui revendique 60 adhérents.
Qu'en est-il réellement ? Ces "Universités" se situent-elles dans l'optique de partage, d'éducation, d'entraide, de gratuité qui caractérisaient les UPOP des origines ou bien ne s'agit-il, pour une grande part d'entres elles, que de l'utilisation d'un sigle symbolique ?
Plutôt MOINS
Créée par des professeurs d'université en 1920, l'Université Populaire Européenne, située à Strasbourg est payante et offre des cours de langues, de dessin, d'histoire ou de connaissance des champignons…
L'Université Populaire de Mulhouse confirme votre inscription à réception de votre règlement et permet de se maintenir en "pleine forme" en faisant du cheval, du yoga ou de l'astrologie…
A Montauban, pour faire de l'aquarelle, il vous en coûtera 416€, et de l'encadrement d'Art, 189€.
Si vous vous intéressez à l'oenologie,
à la formation des élus locaux ou à l'année des jardins fleuris, il vous faut vous installer rapidement à Belfort. Les coûts demandés sont calculés au plus juste pour couvrir les frais des intervenants, des locations de salles et autres frais pédagogiques : 120€ les dix séances de réflexologie plantaire !
Plutôt PLUS
Fort heureusement des Universités populaires fonctionnent sur d'autres principes:
A Lyon, "aucune barrière, d'âge ou de titres scolaires, n'est opérée. La gratuité est totale. Et aucun diplôme n'est délivré". Le propos étant bien évidemment l'accès au plaisir de la connaissance.
"Juste pour le plaisir d'apprendre", c'est d'ailleurs le leitmotiv de l'Université Populaire d'Avignon.
Dans les Hauts-de-Seine, les conférences "veulent aider chacune et chacun à poser rationnellement les questions, à examiner certaines hypothèses, à faire preuve d'ouverture et d'esprit critique".
L'Université Populaire de Montpellier Méditerranée nous parle de "ce développement qu'on dit durable...", et propose de "construire l'utopie".
Plus proche, dans le 93, l'Université Citoyenne et Populaire souhaite "construire à partir de l’ expérience de chacun des analyses utiles pour l’action collective" et "contribuer à la formation de citoyens conscients et actifs dans tous les domaines de la vie sociale."
La charte adoptée en 2004 à Roubaix insiste, elle, sur le fait que "les savoirs académiques sont largement dominants et ne suffisent pas à comprendre la réalité. D'autres savoirs liés à l'expérience, à l'engagement, au sens, doivent être reconnus et croisés aux savoirs académiques pour être ré-instruits collectivement".
NOUVEL élan
Cette floraison nouvelle d'Universités populaires, nous la devons à Michel Onfray, philosophe, créateur de l'Université populaire de Caen en 2002.
Ce projet, tout en renouant avec les principes des UPOP du XIXème, vise des objectifs actualisés: "démocratiser la culture et dispenser gratuitement un savoir au plus grand nombre (...) La culture y est vécue comme un auxiliaire de la construction de soi, non comme une occasion de signature sociale".
Le succès de l'Université populaire de Caen ne vaut-il pas "comme invite à l'essaimage" ? |
La Coopération des idées
C'est le nom de la première université populaire française, fondée en 1896 à l'initiative de Georges Deherme et d'ouvriers de Montreuil-sous-Bois.
En 1899, Deherme lance un appel à fonder une «Société des Universités populaires».
Elles seront déjà au nombre de 124 en 1901.
|