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La lutte des signes: le graphisme militant embellit nos villes

 
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Pour certains sociologues, "on" apprend beaucoup sur une situation sociale en étant attentif à ce que racontent les murs d’un quartier, d’une ville, d’un pays. Affiches, pochoirs, autocollants, graphs, nos murs sont couverts de "signes" qui s’adressent à nous.
Une analyse, même superficielle, de ces signes, révèle plus que la simple compilation d’"œuvres" dans un catalogue ou une exposition. Elles prouvent que nos villes sont encore vivantes. Elles dévoilent les valeurs humaines des graphistes qui les conçoivent, tout autant que les aspirations politiques, sociales, marchandes… des commanditaires (politiques ou publicitaires). Elles suggèrent la manière dont les émetteurs considèrent les lecteur-e-s et l’état de la conscience sociale et politique des individus (de la société) à qui elles s’adressent.
A travers deux exemples et un débat, un des objectifs de ce cycle sera d’apprendre à décrypter ces signes, ces cris collés sur les murs de nos villes.

Organisateur
Wally

Cette conférence tentera de répondre à la question : « Y a-t-il une différence entre le graphisme militant, la publicité et la propagande ? »
Emploient-ils les mêmes codes, la même rhétorique ? Utilisent-ils les mêmes outils tout en ayant des objectifs différents ?

Publicité, propagande et graphisme militant... quelles différences ?

avec Cédric ROSSI, Wally ROSELL & Zvonimir NOWAK

Mardi 7 Décembre
19h00

Que nous racontent donc les affiches collées sur les murs de l’Espagne anti-franquiste ?

En premier lieu, ces affiches apportent un nouvel élément : la couleur. Elle donne la vie, de la chair, de l’humanité aux personnages jusqu’à présent représentés en sépia.
Ensuite, elles restituent beaucoup plus qu’une simple chronologie politique (en Espagne et dans le reste du monde) de ce conflit. La production iconographique de la période 1936 – 1939 ne se résume pas, à un « affrontement » de dessins guerriers, nationalistes, comme ce fut le cas pour les autres conflits armés du XXè siècle. Les affiches furent aussi conçues pour :
- élever le niveau de conscience du peuple (dont la moitié était analphabète en 1936),
- valoriser les transformations sociales réalisées,
- provoquer une émotion engendrant la réflexion, « faire penser avec les yeux ». Fortement inspirées par l’affiche publicitaire de l’entre deux guerre et les théories « propagandistes » des années 1920 / 1930, leur rhétorique, leurs codes graphiques sont toujours présents sur les murs de nos villes aujourd’hui.

Les affiches anarchistes, socialistes, communistes ou gouvernementales, ne se distinguent pas par une approche graphique particulière ; ce sont surtout les thèmes traités par chaque organisation qui les différencient : elles reflètent les débats, les contradictions et les affrontements au sein du camp républicain.

Espagne 1936-1939,
les affiches des combattants de la liberté

avec Wally ROSELL & Ramon PINO

Mardi 14 Décembre
19h00

Ces sales petits papiers collants sont partout : murs, mobilier urbain, abris bus, couloirs du métro, ils nous harcèlent et nous ne laissent aucun répit. Leurs objectifs ? capter l’attention, nous attraper le regard, voir nous enrôler.
Si la rue est le royaume des signes, l’autocollant en est tout à la fois le troubadour et le bouffon.

Ses ancêtres remontent à la Révolution française, mais son arrivée date de la fin des années 1960 aux Etats-Unis. Produit pour dynamiser la campagne de John Kennedy, il deviendra vite l'outil privilégié des mouvements contestataires américains.
Ses premières apparitions françaises ont lieu dans le climat post-soixante-huitard avec l’avènement des nouvelles pratiques militantes.

Pouvons-nous imaginer nos rues sans autocollants, nous qui sommes habitués à cette transpiration des murs, ne ressentirions-nous pas un manque, une sensation de vide ? Une ville sans autocollant est une ville morte et pauvre, privée de cette agitation de la pensée si nécessaire aux sociétés vivantes.
Son succès, il le doit à sa facilité de fabrication et de pose. L’affiche reste coincée dans le cadre étroit du rectangle, l’autocollant adopte au contraire les figures les plus variées, du cercle au triangle en passant par toutes les formes découpées comme la main, le cœur ou encore le pied. Il peut se porter comme l’insigne ou se distribuer comme le tract.

La lutte des signes,
un siècle d’autocollants politiques français

avec Zvonimir NOWAK

Mardi 21 Décembre
19h00