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Laurent Bihl, historien spécialiste de l’image, nous entraîne au Musée d’Art
et d’Histoire de Saint-Denis, lequel dispose d’une superbe
collection de documents iconographiques sur la période qui
va de la Commune à la Guerre de 14.
Chaque premier dimanche du mois, de 15h00 à 17h00, notre intervenant nous propose une conférence-débat-visite thématique.
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Rendez-vous directement au Musée de Saint-Denis, 22 bis rue Gabriel Péri, Métro Saint-Denis Porte de Paris (ligne 13). Entrée libre.
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Par
Laurent BIHL |
Les Arts Incohérents ou l’utopie d’un doux dingue, Jules Lévy, qui rêve de volatiliser l’art bienséant au moyen d’une liberté absolue, au mépris de toute règle. Subversion, déguisement, monochromes absurdes, blagues de potaches ou intuition de la Joconde façon Marcel Duchamp, rien n’est exclu pour dynamiter un bon coup le règne de la Bourgeoisie Absolue en ce début des années 1880.
Et voici qu’une exposition paralyse l’une des grandes artères parisiennes pour l’affluence qu’elle provoque, sur la base d’une invitation de quelques rapin(e)s décidé(e)s à tout chambouler…
Il ne faudrait quand même pas mourir sans avoir pu un jour contempler L’enterrement de la femme du cul de jatte !
| Les "Arts incohérents"
avec
Corinne TAUNAY
Dimanche
6 Octobre
15h00
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Si le
féminisme commence à avoir une histoire, les
femmes, elles, n’en ont toujours pas. Est-ce alors
à une anonyme ou à une figure oubliée
de l’Histoire que nous avons à faire, avec Louise
Bodin ?
Adolescente durant l’affaire Dreyfus, elle
décède juste avant la grande crise de 29. Dans
l’intervalle, elle épouse toutes les causes
revendicatives, à commencer par celles de la cause des
femmes, en devenant journaliste. Suffragiste, pacifiste, communiste
puis trotskiste, infirmière durant la Grande guerre elle se
bat pour un accueil décent des orphelins en 1919. Si elle
parvient à conserver intacte sa foi
révolutionnaire, c’est peut-être par une
mise en action permanente de ses idées, au moment
où les femmes se mettent à conduire, à
diriger leur sexualité ou à piloter des
avions…
Celle que les ouvriers d’Ille-et-Vilaine appelait «
la bolchevique aux bijoux » meurt avant que la vague brune ne
recouvre l’Europe.
Sur la base de cet engagement hors du commun, cette
conférence sera l’occasion de
réfléchir à l’engagement dit
« féministe », à ses heures
de gloire et ses contradictions, ainsi que plus globalement
à l’écrasante domination masculine dans
l’histoire de l’Humanité.
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Louise Bodin et les débuts du féminisme en images
Dimanche
3 Novembre
15h00
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Berlin, 1936.
Les artistes ont à ce point dynamité les codes
esthétiques que le bon docteur Goebbels prend conscience
qu’il faut les combattre par des moyens spécifiques. Une
exposition bien particulière s’ouvre alors à Munich
afin de présenter l’art produit par les artistes juifs et
communistes. Soit une exposition-pilori qui entend ridiculiser les
œuvres montrées. Les visiteurs sont invités
à confronter les productions de malades mentaux et celles de
représentants de l'avant-garde, opération destinée
à mettre en évidence la parenté supposée
entre les deux productions et stigmatiser ainsi la «
perversité » des artistes.
Le succès public est immense, avec plus de deux millions de
visiteurs. Au garde à vous des injonctions crucigammées,
le bourgeois se gausse de cette porte ouverte sur les démons
à venir. L’expo doit fermer ses portes avant
l’heure, victime d’un engouement qui provoque
d’interminables files d’attentes. Les camarades agonisent
à Dachau, la mascarade triomphe entre deux défilés
militaires.
Nous exhumerons un certain nombre d’œuvres issues des
mouvements expressionnistes allemands et nous nous interrogerons sur le
rôle de l’art dans le combat antitotalitaire,
l’éveil des consciences, mais aussi sa plus ou moins vive
capacité à toucher le public de masse. |
L’exposition des "Arts Dégénérés" à Munich, 1936
Dimanche
1er Décembre
15h00
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