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Espace et Pouvoir

 
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Cursus commun Dionyversité - Paris 8

Ce cycle de 9 conférences aborde les grands concepts qui permettent d’analyser l’inscription spatiale du pouvoir à travers une diversité de cas concrets.
Par exemple la chasse à courre, la prison, la rénovation urbaine, les manifestations, la green guerilla, ou encore l’apartheid permettent chacun à sa manière d’illustrer le rôle de l’espace dans la production et la reproduction des rapports de pouvoir.
Le cycle aura également vocation à faire connaître les grands auteurs de ce domaine de recherche (Claval, Reclus, Bourdieu, Arendt, Foucault, Harvey, Lefebvre, Castells, notamment) ; chaque intervenant-e expliquera comment il -ou elle- mobilise les textes fondamentaux dans le cadre de ses recherches.

Les séances ont lieu tous les lundis du 8 février au 11 avril (sauf jour férié) à la Bourse du Travail de St-Denis, salle Henri Krazucki.

Accès libre. Pré-inscription souhaitée par courriel à : dionyversite@orange.fr

Programme de mars et avril      Programme du dimanche 27

cursus
Géographie sociale

L’intervention montrera dans un premier temps comment la géographie sociale insiste sur l'analyse des rapports de pouvoir à l'échelle locale. Les pouvoirs publics privilégient en effet cette échelle pour une plus grande efficacité d'intervention. Au-delà de la discussion des concepts (pouvoir et espace sont polysémiques et changeants), l'intervention envisagera les rapports de pouvoir comme rapports interactifs, les actions humaines s’imprimant en un espace et pas seulement dans un espace.

Dans un second temps, seront développés trois exemples pour illustrer ces rapports de pouvoir qui peuvent être, dans le contexte de montée néolibérale actuelle, violents, à tout le moins exclusifs et injustes.
- - - Le premier reprend les dernières investigations de Bouziane Semmoud sur les stratégies d’acteurs, en particulier des plus puissants, en contexte néolibéral mondialisé (la région d’Agadir).
- - - Le second discute les effets de la rénovation urbaine des espaces centraux dans différents contextes inspirés d’une synthèse personnelle des années 2000 (géographie des grandes villes) ; la question du droit à la ville y est abordée.
- - - Enfin sera présenté le cas, en Corse, de la construction socio-spatiale imposée par les groupes dominants à partir de l’invention du risque d’incendie, inspirée des travaux de la thèse de Pauline Vilain-Carlotti.

Bouziane Semmoud est professeur à l'Université Paris 8 / LADYSS (Laboratoire Dynamiques sociales et Recomposition des espaces)

A quoi sert la géographie sociale pour penser les rapports de pouvoir ?

avec
Bouziane SEMMOUD

Lundi 8 Février
18h00

Cette intervention s’appuie sur une ethnographie de la prison centrale de Yaoundé (Cameroun) conduite depuis cinq ans.
L’objectif est de saisir le fonctionnement de l’espace carcéral depuis un regard géographique : après une description des différents espaces de la prison tels qu’ils ont été conçus et tels qu’ils apparaissent dans les discours institutionnels, il s’agira de cerner les processus concrets d’appropriation de la prison par les détenus comme par les gardiens.
L’analyse de tels processus doit permettre de comprendre comment des individus s’adaptent aux contraintes de l’institution pénitentiaire. On se demandera dans quelle mesure l’appropriation de l’espace carcéral, en dehors des cadres conçus, traduit une résistance aux règles de la prison, au bénéfice de quels individus et de quels groupes d’individus.
En filigrane de l’intervention, il s’agira de discuter du pouvoir, de sa circulation et de son incarnation en prison, en se servant de la boîte à outils proposée par le philosophe Michel Foucault.

Marie Morelle est professeur à l'Université Paris 1 / PRODIG (Pôle de Recherche pour l’Organisation et la Diffusion de l’Information Géographique)

La prison centrale de Yaoundé  : appréhender un dispositif de pouvoir dans sa dimension spatiale

avec
Marie MORELLE

Lundi 15 Février
18h00

Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), qui prend la suite de l’Organisation internationale des réfugiés (IRO) créée en juillet 1947, a deux fonctions : assurer une protection juridique et prodiguer une assistance humanitaire aux réfugiés.
L’étape est décisive, mais on ignore souvent que le champ d’application du texte de la Convention est très restrictif : seules les personnes déplacées avant 1951 en Europe occidentale sont reconnues comme réfugiés internationaux. Tout le travail du HCR va consister à étendre son champ de compétence et son domaine d’action au-delà de ces limites géographiques et temporelles.
L’histoire du HCR est donc celle d’une extension du domaine de sa lutte en matière de protection et d’assistance. Nous verrons que cette stratégie d’expansion du HCR donne naissance à des catégories statistiques et juridiques parfois floues – comme celle d’ancien réfugié.

La géographie contemporaine de l’exil et l’action du HCR nous indique que la gestion de l’asile maintient une frontière étanche entre le Nord et le Sud. L’histoire institutionnelle, juridique et politique est celle d’un containment du phénomène de l’exil et de l’asile dans les pays en développement.

Hélène Thiollet est professeur à Sciences-Po / CERI (Centre de Recherches Internationales)

Le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU :
une brève histoire de la gestion multilatérale de l’exil

avec
Hélène THIOLLET

Lundi 22 Février
18h00

En France, depuis les années 1970, la lutte contre l’immigration clandestine est présentée comme une priorité de tous les gouvernements, de droite comme de gauche. De moins en moins de droits sociaux sont reconnus aux personnes en situation irrégulière. Pourtant, la prise en charge des soins et la couverture maladie restent assurées : depuis 2000, l’Aide Médicale d’Etat permet aux sans-papiers d’avoir accès à l’hôpital et au médecin - dans des conditions qui restent moins bonnes que celles des Français et des personnes étrangères en situation régulière.
La conférence reviendra sur l’histoire et la géographie politiques de ce qui peut apparaître comme "exception" aux politiques anti-immigration.

Caroline Izambert est professeur à l'EHESS / CRH (Centre de Recherches Historiques)

Gouverner les sans-papiers par la santé ?

avec
Caroline IZAMBERT

Lundi 29 Février
18h00