Religion : tristes réalités

En 1989, à Creil, se déroulait la première affaire de voile islamique dans une école publique. 20 ans plus tard, quelle est la situation ? Faut-il se taire sur la progression visible du nombre de voiles en France, par crainte de se voir qualifié de raciste, ou de disciple de l'extrême droite ? Ce n'est pas le choix des membres du journal en ligne "Riposte Laïque". Dans un ouvrage collectif et auto-édité, Les dessous du voile, ils appellent à un sursaut laïque et féministe, face à la montée d'un totalitarisme politico-religieux qui impose de plus en plus d'«accommodements raisonnables» avec les principes laïques de notre pays.

- - - Pierre Cassen traitera de l'offensive islamique comme fer de lance du cléricalisme contre la laïcité. Annie Sugier se demandera si le voile est un simple bout de chiffon, ou l'uniforme d'une offensive politico-religieuse.

Pierre Cassen est fondateur de "Riposte Laïque". Annie Sugier est présidente de la "Ligue du Droit International des Femmes". Ils ont contribué tous les deux au livre Les dessous du voile. 1989-2009 : vingt ans d'offensive islamique contre la république laïque.

De 1982 à 2005, Ratzinger, futur Benoit XVI, a été préfet de la "Congrégation pour la doctrine de la foi", nommée précédemment Inquisition. Il fut, de fait, grand inquisiteur et, à ce titre, a pris des décisions et orientations toutes réactionnaires. Il n’hésita pas à condamner, avec l’aval officiel de Jean Paul II, la théologie de la libération, tout en soutenant les dictatures d’Argentine et du Chili.
Devenu pape, il a poursuivi, avec détermination, la même politique. Et la même comédie se répète : après s’être dits «choqués» et avoir demandé des «éclaircissements», les dirigeants politiques finissent pas laisser le Vatican dans l’impunité et continuer sa sinistre besogne contre l’émancipation humaine.

- - - Nous nous proposons à la fois de donner le cadre théorique et politique qui guide le Vatican actuel et d’expliquer par quel enjeu plus large – et au nom de l’Europe en particulier – il bénéficie d’une totale impunité, en dépit de propos, d’actes comme de textes canoniques qui s’opposent à toutes les lois démocratiques.

Gérard da Silva est co-auteur, avec Jocelyn Bézecourt, du livre Contre Benoît XVI, paru en 2006.

En juin 1858, à Bologne, Edgardo Mortara, âgé de 6 ans, est enlevé à ses parents, au motif que cet enfant juif aurait été baptisé par une servante et qu’un enfant chrétien ne pouvait demeurer dans une famille juive.
Le retentissement de l’affaire Mortara fut immense et peut être comparé à l’affaire Dreyfus. Une campagne internationale exigeait que l’enfant soit rendu à sa famille et le rapt condamné ; et pourtant le pape Pie IX, put, avec la protection des troupes de Napoléon III et l’accord de ce dernier, garder l’enfant et en faire un prêtre.

- - - Nous restituerons l'affaire dans son cadre et le débat politique de l’époque. Il s’agira aussi de montrer que les prétextes «canoniques» invoqués par le Vatican sont inconsistants mais, en revanche, que son antisémitisme est officiel et permanent. En toute impunité, le Vatican a poursuivi ce type de rapt jusqu’en 1953 et prétend encore aujourd’hui qu’il en a le droit.
Enfin, il reste à comprendre pourquoi une affaire qui fut mondialement connue est aujourd'hui totalement oubliée. Qui a fabriqué l’oubli et comment : tel est l’enjeu, très général, de l’affaire Mortara.

Pour les 150 ans de cette affaire, Gérard da Silva a écrit L'affaire Mortara et l'antisémitisme chrétien, paru chez Syllepse (2008).