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Faites pas d'histoire (s)

 
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D'accord, nous ne ferons pas d'histoire (s), mais nous en parlerons beaucoup, et nous nous consacrerons à des gens qui la "font", d'une manière particulière.
D'abord nous établirons un état des lieux de l'enseignement de l'histoire en France, non pas du point de vue des moyens et des méthodes, mais du contenu même du terme "histoire", tel que les politiques d'hier l'ont conçu et ceux d'aujourd'hui le conçoivent.
Ensuite, un archéologue, c'est-à-dire quelqu'un dont le travail consiste à apporter du matériau neuf à la recherche historique, nous racontera ce que ce travail postule, génère et implique, dans - presque - tous ses aspects.
Enfin, nous verrons comment, à travers une démarche artistique et mémorielle, on peut apporter une contribution à la perception - et à la connaissance ? - d'un morceau d'histoire (ici la traite des noirs entre Afrique et Amériques) qui est soit occulté soit utilisé comme arme.

Organisateur
troliv

L’histoire scolaire en France est indissociable du projet républicain depuis la fin du XIXème siècle. Elle est donc, dans son essence même, chargée d’une mission civique et politique qui repose sur la fabrication d’un sentiment d’adhésion aux valeurs véhiculées du moment. En ce sens, ce que l’on nomme communément le « roman national » projette une forme de citoyenneté attendue et postule que la connaissance du passé configure l’agir politique de demain.
A l’heure où un ministère se targue de dessiner les contours d’une identité nationale en codifiant les critères d’appartenance, il nous semble urgent d’interroger l’enseignement de l’histoire au regard des enjeux contemporains.
Nous postulerons que les savoirs historiques scolaires et les pratiques enseignantes portent une parole sur la configuration politique de la société d’aujourd’hui. Qui sont les acteurs dans l’histoire scolaire ? Comment les différents évènements historiques sont-ils articulés entre eux pour fabriquer un récit linéaire ? Qui sont les « sans-voix » de cette histoire ? Comment les professeurs d’histoire-géographie composent-ils avec les prescriptions ?

Laurence de Cock est professeure d'histoire à Nanterre. Membre du "Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire" (CVUH), elle a co-dirigé les ouvrages Comment Nicolas Sarkozy écrit l’histoire de France ? (Agone, 2008) et La fabrique scolaire de l'histoire (Agone, 2009).

La fabrique scolaire de l'histoire

avec Laurence de COCK

Mardi 2 Février
19h00

Les archéologues sont, parmi les historiens, ceux qui contribuent le plus visiblement à "faire" l'histoire : leurs découvertes apportent souvent, sinon des ajouts ou de nouvelles perspectives à la connaissance, des confirmations ou des mises en échec d'hypothèses - voire de croyances. Et parmi les archéologues, ceux qui se consacrent à l'Egypte jouissent d'une aura très particulière, au moins dans le grand public, quand bien même leur domaine d'investigation ne concerne que peu la compréhension de notre passé d'Européen de l'Ouest.

S'il y a donc une forme de mythe de l'égyptologue, il nous semblait intéressant d'inviter l'un d'entre eux - forcément de passage entre 2 formidables découvertes... - pour qu'il nous parle aussi de tout ce qu'il y a derrière : les impératifs techniques, les nécessités financières, les obligations diplomatiques, les compromis médiatiques, les conflits avec les politiques, les religieux, les universitaires et les confrères...

Alain Zivie, directeur de recherches au CNRS, est responsable de fouilles à Saqqara, en Egypte. On lui doit beaucoup de découvertes significatives et il est l'auteur de nombreuses publications, dont Tombeaux retrouvés de Saqqara et L'Egype des pharaons et le monde de la Bible (www.hypogees.org).

Egyptologue !...

avec Alain ZIVIE

Mardi 16 Février
19h00

William Wilson a réalisé, à Abomey au Bénin, une série de 18 tentures, intitulée "L'Océan Noir" dont le thème croise l’histoire de la Côte des esclaves du 15ème au 21ème siècle, celle de leurs descendants du "Nouveau Monde", et l’histoire personnelle de l’artiste découvrant le pays de ses ancêtres.
Abomey est l’ancienne capitale d'un royaume qui a compté treize rois entre 1600 à 1900. Ce royaume, guerrier et très structuré, a joué un rôle capital dans le commerce d'esclaves. Le rôle des "artistes" tenturiers était de mettre en images les hauts faits du roi, de répandre largement son blason et sa gloire tout en inspirant l’effroi à ses ennemis.
C’est cette tradition artistique et ce savoir-faire que l’artiste est allé chercher au Bénin, ainsi que la mémoire de ces siècles, que lui en ont transmis les membres de sa famille, qui la perpétuent oralement. Ce sont autant des descendants des esclaves revenus au pays au début du 18e siècle, que des nobles qui ont contribué à leur esclavage...

La série de tentures raconte la traite négrière du point de vue de cette petite région de l'Afrique, de ses traditions, de ses symboles, en y injectant la connaissance historique occidentale d'aujourd'hui et la démarche artistique propre à son créateur. C'est un document atypique sur une période complexe que l'auteur nous présente.

William Wilson est artiste plasticien. Son exposition de tentures sur l'histoire de la traite des noirs tourne dans plusieurs pays, et a fait l'objet d'un livre, L'océan noir (Gallimard Jeunesse, 2009).

Ce que j'ai appris sur la traite négrière

avec William WILSON

Mardi 23 Février
19h00