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Laurent Bihl, historien spécialiste de l’image, nous entraîne au Musée d’Art
et d’Histoire de Saint-Denis, lequel dispose d’une superbe
collection de documents iconographiques sur la période qui
va de la Commune à la Guerre de 14.
Chaque premier dimanche du mois, de 15h00 à 17h00, notre intervenant nous propose une conférence-débat thématique. Les sujets ? Tout ce qui touche à la culture populaire...
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Rendez-vous directement au Musée de Saint-Denis, 22 bis rue Gabriel Péri, Métro Saint-Denis Porte de Paris (ligne 13). Entrée libre.
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Par
Laurent BIHL |
Pierre Louki (1920-2006) était le plus discret des "auteurs-compositeurs-interprètes". Pourtant, parmi ses compositeurs on compte Claude Bolling,
Brassens, Gainsbourg, Ferrat... il a été interprété par Juliette Gréco, les
Frères Jacques, Francesca Solleville... et au théâtre, Michel Piccoli, Roland
Dubillard et beaucoup d'autres ont joué ses pièces.
Engagé, Pierre Louki ? Oui, mais engagé léger, tout en douceur, tout en
subtilité. Aucun parti, aucun mouvement, pas même les Assedic, ni ses
indemnités d'ancien combattant. Rien ! Hormis son amitié inoxydable et
sa libre parole. Louki est né tout nu, il est resté vierge. Il ne supportait pas
d'être encarté. Il s'est battu avec ses mots par la chanson et le théâtre, par
ses écrits sur les rives de la poésie, son ironie envers l'absurdité
contemporaine. Antimilitariste qui a fait la guerre, anticlérical qui espérait
retrouver Brassens dans l'au-delà, anti-connerie qui pensait bien être le con
de quelqu'un… À fond pour la mini-jupe et le céleri rémoulade. Il n'a jamais
mis la moindre goutte d'eau dans son chablis, ni d'imprésario dans sa poche.
Libre comme l'air de rien, l'air de ne pas y toucher. Entre pudeur et
délicatesse, qu'il aurait certainement fait rimer avec fesse.
On évoquera la silhouette et l'oeuvre de ce poète lunaire et libertaire,
artisan de la juste phrase.
| En attendant la guerre aux asperges.
Pierre Louki, la résistance marginale
avec
Daniel DELGADO
Dimanche
5 OCTOBRE
15h00
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La guerre de 14-18 correspond à un champ télévisuel tellement familier qu'on en arriverait presque à le qualifier de “marronnier”.
Longtemps, La Grande Guerre fut célébrée directement par une majorité de Français, en une commémoration collective et cérémoniale devant le monument aux morts de la commune.
Le traitement télévisuel de la guerre connaît un infléchissement notable depuis le début des années 60.
S'adressant au départ à un public ayant éprouvé les souffrances fort distinctes des deux conflits mondiaux, la petite lucarne doit s'adapter à l'évolution des téléspectateurs, de leur culture ou de leurs attentes en matière de mélodrames ou de reconstitutions.
Bien sûr, la télévision n'est pas “historienne”, mais sa vision de l'histoire implique des problèmes et des enjeux qui touchent un imaginaire reconstruit partiellement par des fictions.
La conférence sera l'occasion de présenter le livre sur lequel elle s'appuiera, à savoir : " La Grande guerre au petit écran, les représentations de la Première Guerre mondiale à la télévision", par Ariane Beauvillard et Laurent Bihl, aux Éditions Le Bord de l'eau (avril 2014).
Achetez-le et lisez-le si vous souhaitez engueuler l'auteur !
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Les imaginaires, les clichés et la vision de la Première Guerre mondiale à travers télévision et cinéma
Dimanche
9 NOVEMBRE
15h00
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« La force brutale que l'argent peut exercer en Amérique dans chaque atelier d'usine (…) entraîne naturellement le prolétariat à voir en lui, à son tour, le levier commandant l'obtention de tous les moyens de faire face : la dynamite, le sabotage, le travail mal fait, la grève révolutionnaire… » (Ramsay MacDonald, “Daily Chronicle”, Londres, 1912).
Tout le monde ou presque sait que le 1er mai nous vient des émeutes de Haymarket Square à Chicago en 1886…
Mais une fois la réponse donnée, que sait-on au juste des luttes sociales aux Etats-Unis avant l'avènement de l'état-FBI ? Qui connaît la grève de Homestead de 1892, l'action des Molly Maguires si tristement caricaturés par Conan Doyle dans “La Vallée de la peur”, l'affaire de Haywood-Moyer-Pettibone à Boise City en 1906 ? Les marches gigantesques de travailleurs montées par Coxey ? Mesure-t-on l'ignominie de l'action répressive menée par l'agence Pinkerton au service de l'Etat, ce dernier affermant sans scrupule le maintien de l'ordre et le combat contre le mouvement social à une milice privée autorisée à toutes les exactions ?
Sans images (pour une fois), cette conférence revisitera un pan pour le moins méconnu de l'histoire des Etats-Unis d’Amérique, pour se remémorer les silhouettes d'Eugene Debs, Elizabeth Flynn ou Clarence Darrow, sans oublier William "Big Bill" Haywood…
Garantie sans cow-boys ni indiens, mais pas sans flics : et l'on verra que lorsque ces derniers se mettent à leur tour en grève, c'est rigolo !
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Utopies, syndicalisme et contestations sociales aux Etats-Unis avant la Seconde Guerre mondiale
Dimanche
7 DÉCEMBRE
15h00
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