Les dimanches au musée - 2e trimestre 2011

Si la Révolution française voit apparaître le peuple comme acteur politique, elle reprend et améliore la mise en scène du politique, héritée de la monarchie. Au-delà des manifestations festives, comme la fête de la Fédération ou l’inauguration des arbres de la Liberté, se met en place une dramaturgie de l’action révolutionnaire qui va en grandissant alors que la période se radicalise.
Une véritable guerre iconographique se met alors en place. Au centre de cette nouvelle liturgie laïque, il y a l’organisation d’une véritable martyrologie autour de la mort de trois personnages emblématiques, Marat, Le Peletier de Saint-Fargeau et Chalier. Les signatures sollicitées sont-elles celles d’artistes engagés ou bien ces derniers sont-ils téléguidés par le pouvoir ?
C’est en fait de toute la symbolique révolutionnaire qu’il sera question autour de ce culte des grands hommes, dans son esthétique comme son ambiguïté.

On connaît, bien sûr, le père de Pardaillan, le chevalier au grand cœur au service de la veuve, de l'orphelin et plus généralement des opprimés. On sait moins que, dans sa vie personnelle, son auteur faisait montre d'une fougue analogue. Militant, Michel Zévaco trempait ordinairement sa plume dans l'encre la plus rougeoyante de la révolte et des revendications sociales.
Cofondateur d'une Ligue Socialiste Révolutionnaire, il poursuivit le rêve de rassembler toute la gauche insurrectionnelle (rien de moins !), à l'amorce de la menace boulangiste, de l'affaire Dreyfus et des premières chaussettes à clou. Il ferrailla à coup d'articles rageurs, monta infatigablement des syndicats pour les grèves les plus dures, pourfendit le bourgeois d'estoc et le curé de taille, quand il ne provoqua pas tout simplement en duel… le ministre de l'Intérieur du moment – ce qui lui valut la paille humide des cachots !
À l'identique des combats homériques du chevalier de Pardaillan, nous vous invitons à une évocation pleine de rage et de panache qui permettra de (re)découvrir un polémiste d'exception.

A l'issue de cette conférence-débat, Laurent Bihl dédicacera son ouvrage “De cape noire en épée rouge”, sélection et présentation des articles révolutionnaires de Michel Zévaco, et qui vient de paraître aux éditions Ressouvenances.

Avec Jossot, l’art se trouve un dynamiteur de premier ordre, un peu comme si Ravachol avait déniché les fulgurances de Gauguin pour faire sauter la "Belle Epoque".
Antibourgeois, anticlérical, antimilitariste, antiflic, le satiriste se consume tout au fil de son œuvre, de plus en plus amère envers le genre humain.
300 dessins dans la prestigieuse Assiette au beurre ne l’empêchent pas de partir pour la Tunisie en 1911 par haine du parisianisme, ni d’y rester par haine de la guerre et de se convertir à l’Islam car c’est la seule religion qui ne compte pas d’église ! Il en reviendra…
A travers cette figure haute en couleur de la révolte, c’est toute la quête d’un art voulu populaire et d’une révolte "totale" qui resurgit à coups d’estampes rageuses.