Les dimanches au musée - 4e trimestre 2012

« Les hommes politiques et les couches doivent être changés souvent… Et pour les mêmes raisons ! » (George Bernard Shaw, en 1925)

Depuis l’avènement de la République, brocarder le pouvoir est devenu un sport national, dont la violence relève d’une esthétique acceptée et même réclamée par le plus grand nombre.
La personnalisation du pouvoir a encore accru le phénomène, tandis que fleurissait une kyrielle de représentations parfois surprenantes, choquantes ou inattendues.
Egrener quelques uns de ces motifs permettra de conclure iconographiquement cette année d’élections présidentielles, tout en interrogeant certaines dérives du système politico-médiatique. En rigolant un peu.

Né en 1852, le peintre Jean-Louis Forain présente le tour de force d’avoir su concilier son art avec celui de la caricature dont il fut l’un des maîtres de son temps. Impressionniste de grand talent dans lequel Degas voyait son successeur, on peut proposer l’hypothèse que sa relative tombée dans l’oubli vient de son antisémitisme hystérique, combiné à une fibre sociale incontestable.
La tenue d’une exposition magistrale en 2011 au Petit Palais de Paris a permis d’évoquer une palette d’un intérêt exceptionnel, mais elle amène aussi à s’interroger sur la façon dont "on" blanchit la postérité d’un artiste, pour en expurger les éléments incompatibles avec la notoriété définitive.

D’ordinaire, lorsqu’on utilise le cinéma pour étudier certains aspects du passé proche, on passe des extraits que l’on commente par la suite. Cela comporte un avantage, c’est vivant, mais il y a deux inconvénients :
- on est davantage impressionné par le jeu des acteurs que par le décor,
- on est frustré que la séquence s’arrête quand on n'a pas vu le film.

Lors de cette séance, nous commenterons des images fixes, arrêts sur images extraites de films divers, en cherchant à y déceler certains indices d’une société d’hier aujourd’hui disparue ou transformée par notre époque contemporaine. On s’attachera à retracer l’image de certains cafés d’autrefois, à évoquer le passé des "Tontons Flingueurs" et des "Barbouzes" et d’autres petites choses amusantes.